On découvre une ville ! Que faire à Guebwiller ?

Blottie au pied du Grand Ballon, Guebwiller n’est pas qu’une simple étape sur la Route des Vins d’Alsace : c’est une cité de caractère, marquée par les siècles, les luttes, les arts et les savoir-faire. Mentionnée dès 774 sous le nom de villa Genbunvillare, elle commence comme un modeste domaine agricole offert à l’abbaye bénédictine de Murbach. Puis, du XIIe au XIVe siècle, elle se développe autour de l’église Saint-Léger et du château du Burgstall, devient une ville fortifiée et prospère, capitale de la principauté ecclésiastique de Murbach.

L’histoire de Guebwiller est mouvementée : menaces armées, révoltes populaires, saccages pendant la guerre de Trente Ans… Après son rattachement à la France en 1680, Guebwiller entame un renouveau. Le chapitre de Murbach s’y installe au XVIIIe siècle, donnant naissance à une architecture religieuse impressionnante. Au XIXe, Guebwiller devient un centre industriel de premier plan, surnommée “capitale du Florival” grâce à ses filatures et manufactures textiles, notamment la dynastie Schlumberger.

Et la ville a vu naître de nombreux personnages illustres, parmi lesquels :

• Théodore Deck, céramiste reconnu et directeur de la Manufacture de Sèvres,
• Alfred Kastler, prix Nobel de physique en 1966,
• Jean de Schlumberger, écrivain et fondateur de la Nouvelle Revue Française,
• ou encore Joseph Sansboeuf, inventeur du peignage de laine.

Aujourd’hui, Guebwiller séduit autant les passionnés d’histoire que les amoureux de nature ou les gourmands en quête de terroir.

Impossible de visiter Guebwiller sans lever les yeux vers ses édifices religieux impressionnants. Ici, les pierres racontent une part de l’histoire de la ville, entre art roman, gothique et baroque.

Surnommée la “petite cathédrale de Guebwiller”, cette église néoclassique construite entre 1762 et 1785 impressionne par sa façade monumentale, ses colonnes corinthiennes et son décor intérieur raffiné. Elle fut édifiée pour accueillir les chanoines de Murbach venus s’installer à Guebwiller après la sécularisation de l’abbaye. C’est l’un des rares exemples d’architecture religieuse classique en Alsace.

Elle a héritée d'un don d'une ancienne religieuse de la ville pour sa restauration, en fin 2025, l'église sera comme neuve à l'extérieur !

Ne manquez pas son orgue très imposant et son calme à l'intérieur.

Bien plus ancienne, elle remonte au XIIe siècle. C’est un chef-d’œuvre de l’art roman, complété plus tard par des éléments gothiques. Cette église fut pendant des siècles le centre spirituel de Guebwiller. Sa silhouette massive, son clocher octogonal et ses fresques intérieures témoignent d’une foi enracinée dans la pierre.

Classé monument historique, l’ancien couvent des Dominicains de Guebwiller est l’un des joyaux du patrimoine alsacien. Édifié au XIVe siècle sous le Saint-Empire romain germanique, cet ensemble architectural remarquable, composé d’une église et d’un cloître, a traversé les siècles, marqué par les guerres, les révoltes et les bouleversements de l’histoire. Abandonné par les frères prêcheurs lors de la Révolution française, le lieu aurait pu sombrer dans l’oubli.

Aujourd’hui pourtant, les Dominicains vibrent d’une nouvelle énergie. Ce lieu chargé d’histoire s’est métamorphosé en un centre culturel vivant et audacieux, labellisé "Centre Culturel de Rencontre", un label national qui distingue les sites patrimoniaux investis par des projets artistiques vous pourrez y voir des concerts, prendre du bon temps, ou aller découvrir des expositions ! En été, le couvent vous ouvre les portes de sa guinguette où vous pourrez manger et boire !

On y explore les ponts entre passé et création contemporaine, dans un esprit d’ouverture et d’humanisme fidèle à ses origines rhénanes.

Idéalement situé sur le chemin de Compostelle alsacien et sur la Route Romane d’Alsace, le couvent des Dominicains s’inscrit dans un parcours culturel et spirituel unique, entre histoire, patrimoine et modernité.

Le musée Théodore Deck

Qui était Théodore Deck ?

Né le 2 janvier 1823 à Guebwiller, en Alsace, et décédé le 15 mai 1891 à Paris, Théodore Deck est l’un des plus grands céramistes français du XIXe siècle. Si son nom est aujourd’hui parfois méconnu du grand public, il fut en son temps reconnu comme un maître incontesté dans son art, admiré aussi bien par ses pairs que par ses concurrents.

Théodore Deck, une étoile de la céramique française

Théodore Deck a incarné le renouveau et l’excellence de la céramique française à une époque où cet art entrait dans une nouvelle ère. Décoré de la Légion d’honneur et couronné de multiples médailles lors des expositions internationales, il fut salué comme « le meilleur d’entre tous ». Sa passion pour la céramique décorative l’a mené à travailler pour la célèbre Manufacture de Sèvres et à devenir membre fondateur de l’Union Centrale des Beaux-Arts appliqués à l’industrie en 1861.

Originaire de Guebwiller, Deck fit ses premières armes chez un marchand de poêles alsacien avant de parcourir l’Europe. C’est grâce à un grand chantier, la fourniture de poêles pour la résidence impériale de Schönbrunn, qu’il se fit remarquer. En 1856, il ouvre son propre atelier à Paris et s’impose rapidement dans le monde artistique.

Un style unique inspiré d’ailleurs

À cette époque, la céramique française est en pleine transformation. Les anciennes manufactures de faïence disparaissent face à la montée de la porcelaine, tandis que les Expositions Universelles permettent de découvrir des céramiques venues d’Italie, d’Espagne, d’Asie et du monde islamique. Deck fut particulièrement marqué par la collection asiatique d’Henri Cernuschi, riche en céramiques et bronzes chinois et japonais.

Fasciné par les techniques anciennes et étrangères, Théodore Deck se mit en quête de percer leurs secrets. Il s’attacha tout particulièrement au bleu turquoise des faïences « perses » (en réalité turques), aujourd’hui appelées Iznik. Ce bleu, qu’il parvint à reproduire avec une maîtrise inégalée, porte désormais son nom : le « bleu Deck ».

Il dira lui-même : « Je consacrais la plus grande partie de mon temps à la recherche de cette belle fabrication ». Cette couleur unique est devenue une signature, un symbole de son art et même de sa ville natale, Guebwiller, qui célèbre chaque année à Noël son fameux « Noël bleu » en hommage à cette teinte.

Innovation et diversité technique

Au fil de sa carrière, Deck expérimenta aussi d’autres couleurs et techniques, comme le rouge flammé très coûteux, qu’il dû abandonner, ou les fonds jaunes enrichis d’or, inspirés des mosaïques vénitiennes qu’il découvrit plus tard.

Si la faïence resta son matériau de prédilection, il s’intéressa aussi à la porcelaine, notamment après 1880.

Son inspiration était profondément orientale : formes de lampes de mosquée, bassins, aiguières, vases… Il adapta ces formes avec des décors puisés dans des recueils d’ornementation artistique, en écho aux tendances de l’époque.

Un artiste au cœur d’un mouvement artistique international

Deck évolua dans un contexte d’échanges culturels intenses : les publications anglaises comme Grammar of Ornament ou Examples of Chinese Ornament favorisaient l’engouement pour les décors exotiques. Séduit par les cloisonnés chinois, les bronzes et les céramiques japonaises, il adapta ces influences dans ses propres créations, mêlant avec brio tradition et innovation.

Dans toute la ville, on peut apercevoir les œuvres de Théodore Deck, notamment son fameux vase en céramique (la vrai pièce est à retrouvée au musée) mythique, le plus connu de sa collection et une vraie fierté locale.

Le musée, quant à lui se situe en face de l'église Notre Dame, présente une collection exceptionnelle de faïences bleues, d’objets d’art et d’éléments qui racontent aussi l’histoire de la vallée du Florival, ses habitants et ses savoir-faire.

Une visite parfaite pour plonger dans un univers où l’art rencontre la tradition, le tout dans une ambiance chaleureuse et intimiste.

Le CIAP de Guebwiller : un espace pour comprendre le patrimoine

Le CIAP, ou Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine, est un lieu de médiation culturelle dédié à la découverte, la compréhension et la valorisation d’un territoire qui fait partie intégrante du patrimoine de la région. Créés dans le cadre du label national "Pays d’art et d’histoire", ces centres ont pour mission d’aider les habitants, les visiteurs et les plus jeunes à décoder le paysage, comprendre l’évolution du bâti, et s’approprier l’histoire locale.

Ces centres ne sont pas des musées classiques : ils sont pensés comme des espaces vivants, interactifs, et ouverts à tous. Maquettes, cartes, vidéos, animations numériques et ateliers pédagogiques permettent de rendre le patrimoine accessible, lisible et vivant.

Le CIAP de Guebwiller : une porte d’entrée sur l’histoire du territoire

À Guebwiller, le Centre d’Interprétation de l’Architecture et du Patrimoine prend vie dans un lieu emblématique : le château de la Neuenbourg, au cœur de la ville. Ouvert au public depuis 2019, il incarne le dynamisme du label Pays d’art et d’histoire obtenu par la Communauté de Communes de la Région de Guebwiller (CCRG) en 2004.

Le CIAP de Guebwiller est conçu comme un point de repère culturel, un lieu de ressources et d’échanges pour tous ceux qui souhaitent mieux comprendre la richesse architecturale, historique et paysagère du territoire.

Une immersion dans le patrimoine local

Des princes-abbés de Murbach à l’urbanisme contemporain, en passant par les mutations des paysages vosgiens, le CIAP propose une véritable lecture du territoire à travers plusieurs dispositifs de médiation :

• Maquettes, films, cartes interactives, feuilletoires numériques,
• Jeux et supports ludiques pour petits et grands,
• Ateliers pédagogiques et visites thématiques pour les scolaires, les familles et les curieux.

Le lieu propose aussi régulièrement des visites guidées, circuits de découverte, expositions temporaires, qui s’inscrivent dans une démarche globale de sensibilisation au patrimoine local.

Un outil au service de la culture et du territoire

Le CIAP de Guebwiller n’est pas seulement un lieu d’exposition : c’est un outil culturel et pédagogique, pensé pour faire dialoguer passé et présent, architecture et société, habitants et visiteurs. Une visite incontournable pour tous ceux qui veulent mieux comprendre ce qui fait l’âme du territoire 

Impossible de visiter Guebwiller sans s’aventurer dans ses collines couvertes de vignes. Située sur la Route des Vins d’Alsace, la commune est la seule à abriter quatre Grands Crus : Kessler, Kitterlé, Saering et Spiegel. Ici, la vigne fait partie du paysage… mais aussi du patrimoine.

À pied, à vélo ou en voiture, les itinéraires ne manquent pas pour découvrir les lignes parfaites des rangées de vignes, admirer les pentes abruptes sculptées par les hommes, et profiter de panoramas à couper le souffle sur la plaine d’Alsace et les sommets vosgiens. De nombreux sentiers balisés permettent de faire des randonnées au milieu des coteaux viticoles, pour s’imprégner pleinement de l’âme du territoire.

Le vignoble d’Alsace est l’un des plus anciens et des plus riches de France, avec des racines qui plongent profondément dans l’histoire européenne. Dès l’époque romaine, la culture de la vigne s’est installée dans la région, grâce à un climat propice et à des sols variés, idéaux pour produire des vins fins et aromatiques.

Au Moyen Âge, les vignobles se développent sous l’impulsion des monastères et des ordres religieux, qui maîtrisent parfaitement la viticulture et la vinification. Les moines, notamment ceux de l’abbaye de Murbach et de l’abbaye d’Ebersmunster, jouent un rôle central dans la structuration du vignoble alsacien, délimitant les premières parcelles et établissant des méthodes de production rigoureuses.

Avec le temps, l’Alsace devient une terre de vins prestigieux, particulièrement appréciés dans les cours royales et impériales d’Europe. La proximité avec l’Allemagne et la Suisse influence aussi les cépages cultivés : riesling, gewurztraminer, pinot gris, sylvaner et muscat s’imposent progressivement.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, le vignoble est parfois mis à mal par les guerres et les crises économiques, mais il se relève grâce à la persévérance des vignerons. L’industrialisation du XIXe siècle, notamment autour des grandes familles comme les Schlumberger, apporte de nouvelles techniques, une meilleure organisation des domaines et une promotion accrue des vins d’Alsace.

Au XXe siècle, le vignoble alsacien se modernise tout en préservant son identité. La création des appellations d’origine contrôlée (AOC) en 1962 garantit la qualité et l’origine des vins. Aujourd’hui, l’Alsace est reconnue mondialement pour ses vins blancs aromatiques, fruités et élégants, produits sur des terroirs très diversifiés allant des coteaux escarpés aux plaines fertiles.

Le vignoble alsacien, c’est donc un savant mélange de tradition, savoir-faire religieux, influences transfrontalières et innovations modernes, qui font la richesse de ce terroir exceptionnel.

Le Domaine Schlumberger : un joyau viticole et une expérience à vivre

Parmi les noms qui résonnent à Guebwiller, le Domaine Schlumberger fait figure d’incontournable. Fondé en 1810, ce domaine familial s’étend sur 130 hectares, dont plus de la moitié en Grands Crus, ce qui en fait l’un des plus vastes domaines indépendants d’Alsace.

Pour découvrir ce terroir d’exception, le domaine propose une Visite Découverte pensée pour les novices comme pour les curieux :

• Une présentation des Domaines Schlumberger et de leur histoire,
• Une visite guidée des caves, avec un passage dans la salle des foudres centenaires et la cuverie inox thermo-régulée,
• Une dégustation commentée de 5 vins emblématiques, pour explorer les cépages alsaciens et affiner son palais,
• Et pour finir, la remise d’un petit cadeau souvenir à chaque participant.

Les Domaines Schlumberger, vignerons 100% récoltants, vous ouvrent les portes de leur vignoble vertigineux, niché sur les coteaux escarpés de Guebwiller, où tradition et modernité se rencontrent pour créer des vins uniques.

La Visite Aventure
Pour les amateurs souhaitant approfondir leur connaissance des Grands Crus et du terroir, cette visite complète propose :

• Une balade en 4x4 au cœur des vignes, sur les coteaux vertigineux de Guebwiller,
• Une visite détaillée des caves avec explications précises sur la vinification,
• Une dégustation comparée de 11 vins, mettant en lumière les plus belles cuvées et les Grands Crus du domaine.
  Cette expérience immersive est parfaite pour les passionnés de vin et offre un contact direct avec les vignerons. Elle est aussi gratuite pour les moins de 18 ans, mais n’est pas adaptée aux personnes à mobilité réduite.

Et, si vous voulez tout simplement, vous promener dans le vignoble de Guebwiller, vous pouvez emprunter les chemins qui vous mèneront jusqu'à la "croix de la mission" où vous pourrez apercevoir un panorama sur toute la vallée de Guebwiller ! C'est parfait lorsqu'il fait beau pour y faire un petit pique-nique

Et voilà, vous savez à peu près tout de cette charmante ville qu'est Guebwiller, n'hésitez pas à visiter cette ville et y retourner ! Si vous vous demandez encore que visiter à Guebwiller, revenez sur bonjour.alsace et vous trouverez votre bonheur !